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L'aviation durable avec ce vol avec un carburant durable
Société

Virgin Atlantic va réaliser le premier vol transatlantique 100 % vert : Un vol historique entre Londres et New York nous donne un espoir

L’aviation est l’un des secteurs les plus polluants au monde, responsable de 2 à 3% des émissions de CO2 dans l’atmosphère. Face à l’urgence climatique, les acteurs du transport aérien cherchent des solutions pour réduire leur empreinte carbone et atteindre la neutralité en 2050. Parmi les pistes envisagées, les carburants durables sont considérés comme le levier le plus simple et le plus efficace à court terme. Mais quels sont ces carburants et comment fonctionnent-ils ? Quels sont les défis et les opportunités qu’ils représentent pour l’aviation ? Et surtout, sont-ils vraiment capables de rendre les avions plus verts ?

Qu’est-ce qu’un carburant durable ?

Un carburant durable (ou SAF pour Sustainable Aviation Fuel) est un carburant alternatif au kérosène, qui est le carburant traditionnel utilisé par les avions. Les SAF sont produits à partir de sources renouvelables ou recyclées, comme les déchets agricoles, les huiles usagées, les algues ou encore le CO2 capturé dans l’air. Ces sources ont l’avantage de ne pas consommer de terres arables ni de contribuer à la déforestation, contrairement aux biocarburants de première génération.

Les SAF ont également un impact environnemental beaucoup plus faible que le kérosène, puisqu’ils permettent de réduire les émissions de CO2 de 80% sur l’ensemble du cycle de vie, du puits à l’aile. En effet, le CO2 émis lors de la combustion des SAF est compensé par le CO2 absorbé lors de la production des matières premières. Les SAF réduisent aussi les émissions d’autres polluants, comme les oxydes d’azote, les particules fines ou le soufre.

Voici une vidéo relatant cette nouvelle :

Les SAF sont de plus en plus utilisés dans l’industrie de l’aviation

Les SAF sont compatibles avec les moteurs actuels des avions, sans nécessiter de modifications techniques ni d’adaptations opérationnelles. Ils peuvent être mélangés au kérosène jusqu’à une certaine proportion, qui varie selon les normes internationales et les certifications des constructeurs. Par exemple, la norme ASTM D7566 autorise un mélange jusqu’à 50% de SAF pour certains types d’avions.

Les SAF sont déjà utilisés par certaines compagnies aériennes, principalement pour des vols ponctuels ou des liaisons régulières sur des destinations spécifiques. Par exemple, Air France utilise des SAF sur ses vols entre Paris et Toulouse depuis 2014, et Lufthansa sur ses vols entre Francfort et Hambourg depuis 2011. D’autres compagnies ont annoncé leur intention d’augmenter leur consommation de SAF dans les prochaines années, comme United Airlines, British Airways ou KLM.

Un vol historique entre Londres et New York en utilisant un carburant 100 % vert

Le 28 novembre 2023, un vol historique va avoir lieu entre Londres et New York. Il s’agit du premier vol transatlantique à utiliser 100% de SAF, sans aucun mélange avec du kérosène. Le vol sera réalisé par Virgin Atlantic, en partenariat avec LanzaJet, une entreprise américaine spécialisée dans la production de SAF à partir d’éthanol issu de déchets industriels.

Le vol partira de l’aéroport de Londres Heathrow et arrivera à l’aéroport de New York JFK, avec à bord un Boeing 787 Dreamliner. Le vol durera environ 8 heures et permettra d’économiser environ 60 tonnes de CO2 par rapport à un vol classique. Le vol sera également suivi par des scientifiques qui mesureront l’impact des SAF sur la qualité de l’air et le climat.

Quels sont les enjeux et les perspectives des SAF ?

Le vol entre Londres et New York est une étape importante dans la feuille de route du secteur aérien pour sa décarbonation. Il montre que les SAF sont techniquement viables et qu’ils peuvent être utilisés à grande échelle. Il ouvre aussi la voie à de nouveaux types de SAF, comme ceux produits à partir de CO2 capturé dans l’air, qui pourraient être encore plus efficaces pour réduire les émissions.

Cependant, les SAF ne sont pas encore une solution miracle pour l’aviation. Ils sont encore très coûteux à produire et à distribuer, et leur disponibilité est limitée par la concurrence avec d’autres secteurs, comme le transport routier ou le chauffage. Selon l’Association internationale du transport aérien (IATA), les SAF ne représentent que 0,1% du carburant utilisé par l’aviation en 2020, et leur part pourrait atteindre 2% en 2025.

Pour accélérer le développement des SAF, il faudrait donc mettre en place des politiques publiques incitatives, comme des subventions, des taxes ou des quotas. Il faudrait aussi renforcer la coopération entre les acteurs du secteur, comme les compagnies aériennes, les producteurs de carburant, les aéroports ou les autorités de régulation. Et il faudrait surtout sensibiliser les passagers et les encourager à choisir des vols plus verts, en leur offrant par exemple la possibilité de compenser leurs émissions ou de payer un supplément pour du SAF.

Les SAF sont donc une opportunité pour l’aviation de devenir plus verte, mais aussi un défi à relever collectivement. Le vol entre Londres et New York nous donne un espoir, mais il faut continuer à innover et à agir pour rendre le ciel plus bleu.

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